Dans un contexte de mutations rapides des métiers (la durabilité des compétences techniques a été divisée par 10 en 30 ans) et de fragmentation des carrières (un jeune actif sera amené à changer 13 à 15 fois d’emploi en moyenne), les besoins d’accompagnement en matière d’orientation tout au long de la vie sont croissants. Il est alors capital de pouvoir s’appuyer sur un système d’information et d’orientation efficient.
Fort de ces constats, Régions de France a commandé à Olecio une étude pour dresser un état des lieux du Service Public Régional d’Orientation (SPRO) et de sa mise en œuvre depuis la loi du 5 mars 2014. Pour sa réalisation, plus de 100 publications sur l’orientation ont été analysées et une centaine de professionnels (intervenant sur ce champ) représentants des régions et de leurs partenaires ont été auditionnés.
L’étude met notamment en lumière l’investissement conséquent des régions – 170 M€ et 550 ETP mobilisés en 2023 – et leurs efforts pour structurer des écosystèmes et des offres régionales pour répondre aux besoins d’information et d’orientation des publics. Cependant, des obstacles demeurent. Le fractionnement de la compétence (qui induit notamment des doublons d’action et une illisibilité globale du système) et le transfert incomplet de moyens aux régions constituent des freins importants pour assumer ce rôle crucial.
Aujourd’hui, trop souvent, les usagers (jeunes, parents, actifs en recherche d’emploi ou en reconversion…) peinent à trouver l’information adéquate pour leur orientation scolaire ou professionnelle. Au-delà des biais, inconscients et persistants, constatés en matière d’orientation (sociaux, géographiques et de genre), les difficultés à s’orienter participent à l’allongement des études, à des sorties sans diplômes, à des cursus non insérants, à des tensions au recrutement… fortement préjudiciables au niveau individuel et collectif. La Direction Générale du Trésor estime le coût de la « mauvaise orientation » à 3 à 4 Mds€.
Au regard de ces constats et dans un contexte particulièrement contraint de dépenses publiques, la réinterrogation de l’organisation de cette compétence semble inévitable. Le rapport intègre en ce sens des recommandations allant dans le sens d’une rationalisation de la compétence confiée à un acteur régional unique, afin de clarifier les rôles et d’optimiser les ressources publiques.
Ce rapport, en s’appuyant sur des exemples concrets d’initiatives régionales, propose une vision pragmatique des actions menées et des ajustements nécessaires pour un système d’orientation plus adapté aux évolutions économiques et sociales de demain.
Lien vers l’étude : https://regions-france.org/3e-rencontres-inter-regions-sur-lorientation-10-ans-du-service-public-regional-de-lorientation-bilan-et-perspectives/